|
Dans le cadre du "café littéraire"
Venue de Fabrice Humbert
le 2 mai 2016
Invité par Aurélie Verdier
Présentation
"Agrégé de lettres,
Fabrice Humbert enseigne au lycée franco-allemand de Buc en région parisienne
Ecrivain, il est l'auteur de plusieurs romans
- Autoportraits en noir et blanc en 2001 aux « éditions Plon »
Puis 4 autres romans aux éditions « du passage »
- Biographie d'un inconnu en 2008,
- L'Origine de la violence en 2009, couronné de plusieurs prix littéraires et dont l'adaptation au cinéma sortira en salle le 26 mai
- La Fortune de Sila en 2010
- Avant la chute en 2012
- Et enfin Eden Utopie en 2015, Éditions Gallimard, ds l'illustre collection « Blanche »
Il vient nous parler aujourd’hui de son cinquième roman "Avant la chute"..
Livre de trois récits : celui de deux jeunes sœurs colombiennes Sonia et Norma poussées à l’exil, celui du sénateur mexicain Urribal, ancien policier, à la fois très puissant et menacé, luttant contre le crime et criminel lui-même, et celui de Naadir jeune élève surdoué d’une cité française, frère de délinquants.
Son livre est d’une grande noirceur car les univers évoqués sont terrifiants (les cartels de la drogue, la corruption, la prostitution pour le Mexique, le phénomène de la grande délinquance dans les cités pour la France)
Comme dans ses autres ouvrages, la violence y est omniprésente Elle gangrène ici tout un pays (le Mexique) (p.39) ou les territoires perdus de la France comme cette cité, touchée par le chômage et la pauvreté et qui s'embrase par une simple rumeur
L'école elle-même n'est pas épargnée par ce mal (et ce fait était déjà présent dans " l'origine de la violence")
Pourtant le salut, la seule consolation possible semble venir des livres
Pour Naadir par exemple ce sera la vision solaire de Camus, l'imaginaire réconfortant du conte breton sur la ville d'Ys ou la vaillance des chevaliers du Moyen Age dans Chrétien de Troyes
Le titre "avant la chute" fait écho aux derniers mots de la dernière phrase d'un autre livre "l’origine de la violence" :
La première question sera la suivante :
Quel est le lien entre ces deux livres ?
Est-ce la tentative de saisir un sujet par essence inépuisable et inexplicable (comme l’atteste le silence du curé et le « Es gibt kein warum » des camps nazis dans « l’origine de la violence ») ?
Enfin une autre question plus générale portera sur vos personnages qui sont dans la plupart de vos romans des êtres en mouvement, en quête, en errance (Rodrigue le dessinateur, Norma et Sonia les deux sœurs colombiennes, Paul le biographe, le professeur d’allemand, Sila le clandestin africain)
Des êtres arrachés à eux-mêmes
L'exil est-il pour vous la condition de l'homme ? est-ce un pour vous un thème important ? Et si oui pourquoi ?"(A.Lion)
|