Venue d'Antoine Vitkine le 2 février 2012
Photo extraite de herreinfranc.blogspot.com
Présentation
Ancien élève de Fénelon (Bac en 1995). Diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques en 1998 . Puis DEA en Relations internationales.
Au départ, il n’a pas de vocation au journalisme. Un stage dans une maison de production audiovisuelle se révèle déterminant. Il fait le choix du documentaire car son format est intéressant, spécifique. Il contient une dimension plus personnelle et artistique (on peut rajouter une voix off, de la musique....) et également plus libre (comme la rédaction d'un livre).
Ses réalisations sont très diverses. Son premier documentaire fut consacré à la vie en prison ( Fleury Merogis). Il a également enquêté sur les esclaves oubliés, les dessous du prix Goncourt, « Mein Kampf, histoire d'un livre », et un diptyque de documentaires consacrés à la Libye et aux relations entre le dictateur et l'Occident avec « Kadhafi, notre meilleur ennemi « ( sorti juste avant le" printemps arabe") et Kadhafi, mort ou vif, sorti en 2012, dans lesquels il donne la parole à de nombreuses personnalités comme Tony Blair, Condoleezza Rice, Roland Dumas.
Un film sur la Turquie est en projet.
Anoine Vitkine a écrit également 3 livres :
- Les nouveaux imposteurs aux éditions de la Martinière en 2005
- La tentation de la défaite aux éditions de la Martinière en 2006
- Mein Kampf, histoire d'un livre chez Flammarion en 2009
Compte rendu de la conférence
Au départ, pas de vocation au journalisme. Stage dans une maison de production audiovisuelle qui sera déterminant .
Considérations techniques : Aide précieuse du cameraman qui est en fait le chef opérateur du reportage et travail important du montage de la matière brute (les rushes).
Questions des élèves
1. Objectivité ?
Réponse : Le journaliste opère toujours des choix. Même quand c'est factuel, la question du choix se pose car on est obligé de couper (le format demandé est souvent court, exemple : JT de la télévision) .
Mais on doit tendre vers l'objectivité en répondant à 3 principes
- l'honnêteté intellectuelle
- la connaissance de son sujet
- l'exigence de rendre compte de tous les points de vue
2. Interview fondée sur le ressenti des gens ?
Réponse : Argumentation, en effet, pas toujours rationnelle..
Ce métier est d'abord fait de rencontres.
Le documentaire repose sur davantage d'émotions. Exemple : avec "Mein Kampf", interrogation d'historiens mais également d'anciens témoins, juifs allemands .
3. Apprentissage de l'arabe?
Réponse : Par la mondialisation, anglais présent partout même dans les endroits les plus reculés.
4. Peur au ventre ?
Réponse : Similitudes avec le journalisme de guerre ( Présence en Irak en 2003, en Libye en 2011). Mais la différence essentielle avec les grands reporters, réside dans une exposition au danger occasionnelle et non permanente.
5. Montage d'un film suppose de la censure ?
Réponse : Non, mais attention naturelle des producteurs qui financent le documentaire, souvent cher (Ex le documentaire sur Kadhafi a coûté 300 000 euros)
6. Avenir du journalisme avec Internet ?
Réponse : Internet fragilise le journalisme car il existe maintenant une concurrence entre les différents supports dans l'énonciation de la vérité. La concurrence existe actuellement entre le blogueur et le journalisme
7. Salaire ?
Réponse : Vit correctement
8. Autres projets ?
Réponse : Turquie, désobéissance civile
9. Documentaires sur des sujets non intéressants ?
Réponse : oui, parfois. Exemple avec une petite chaine de la TNT. Mais intérêt toujours présent au final . Pas de sujets médiocres. Chaque personne est susceptible de se révéler intéressante .
10. L'intérêt demeure-t-il pour des sujets qui ont une durée longue ( 6 mois ?)
Réponse : Oui, faculté dans ce métier d'approfondir , de bien connaître son sujet.
11. Sujets économiques parfois traités?
Réponse : Oui. Sur la City, sur la guerre économique
12. Salaire ? Uniformité de l'information ?
Réponse : Oui, on peut admettre que les journalistes traitent souvent des mêmes sujets, ont parfois le même profil