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Mis à jour en mai 2017

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Agnès Desarthe

le mardi 16 mai

 

Présentation de l'auteur

"Agnès Desarthe est normalienne, agrégée d'anglais.
Elle est un écrivain prolifique
, auteur de 30 romans pour la jeunesse ( édités à l'Ecole des loisirs) et 9 pour adultes (presque tous aux éditions de l'Olivier) dont deux couronnés de très beaux prix

"Un secret sans importance" Prix inter en  1996
"Dans la nuit Brune" Prix Renaudot des lycéens en 2010

Agnès Desarthe est également traductrice entre autres de Cynthia Ozick, d'Anne Fine et de Virginia Woolf auquel elle a consacré un essai avec son amie Geneviève Brisac

Découvrir l'univers d'Agnès Desarthe  c'est entrer dans un monde où toutes les frontières sont abolies

Où "la douceur se mêle à la douleur"
La mort à la vie
La gravité à l'humour
La légèreté à la profondeur
La poésie à une certaine verdeur du langage
La réalité au conte
Le monde des adultes à celui de la jeunesse

Un mélange qui renvoie à votre double origine, à votre métissage oriental et slave
Trois langues étaient parlées dans votre famille :  L’arabe, le russe et le yiddish

Un mélange à l'image de la vie, qui comme le rappelle Jean-Claude Grumberg, est toujours un « entre deux »

Cette proximité on la retrouve dans vos personnages. Des êtres comme nous, faillibles, souvent malmenés par  la vie, qui doutent, qui se cherchent mais sauvés par l'humour, par leur goût et leur talent de vivre.
Cette proximité nous transforme en lecteurs complices, « collaborateurs » selon l'expression de Virginia Woolf que vous reprenez dans votre livre « comment j'ai appris à lire »
.

Ce mélange n’est pas également sans rappeler un autre art, l'art culinaire que vous pratiquez avec délice et qui fut le sujet d'un de vos livres « Mangez moi ».

Votre monde est celui du partage et de la générosité, des saveurs.
La musique y tient un rôle important
La musique des mots avant tout
Celle du jazz également
Dans votre dernier livre vous rendez hommage au pianiste de jazz René Urtreger
.Et on a découvert, à cette occasion, vos talents de chanteuse….

Le livre dont il va être question aujourd’hui se distingue de votre œuvre par son caractère autobiographique (singularité que l’on retrouve dans « Comment j’ai appris à lire ») 

« Le remplaçant » dresse deux portraits ceux de vos deux grands-pères maternels, le vrai et le faux : le vrai : celui  qui est mort à Auschwitz, le faux  : « le remplaçant », le second époux de votre mère.
Le faux devenant aussi important que le vrai car la filiation n'est pas qu’une histoire de sang, mais avant tout d’attention, de transmission, d’amour
.

Vous abordez dans ce livre, d'une manière détournée, le thème de la Shoah, l'impossibilité du deuil, la blessure indélébile. Vous nous expliquerez sans doute la nécessité de ce détour.
Ma première question portera sur la 3e figure  Celle de Janus Korzak , sur lequel vous deviez écrire initialement
Figure exemplaire s’il en est.
Pédagogue, directeur de l’orphelinat du ghetto de Varsovie
Figure héroïque, parti avec ses « enfants » en chantant dans les wagons de la mort. (lire le témoignage magnifique p.72 de l’édition poche).
Accompagnant ses orphelins jusqu'aux chambres à gaz de Treblinka
.

Si l'on comprend que finalement parler de votre grand père fut une nécessité à laquelle vous n'avez pu vous dérober, car comme vous le dites, une « œuvre échappe toujours à son auteur »
L’écriture n a-t-elle pas non plus une fonction essentiellement réparatrice ?
En l'occurrence mettre en lumière celui qui a toujours été dans l'ombre ?
Peindre non « l’homme exemplaire » mais « l’exemplaire homme » ?
" (A.Lion)

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