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Venue de Didier Daeninckx le 2 février 2009
dans le cadre du "Café littéraire"

Présentation de l'écrivain
Didier Daeninckx est né à St Denis, près de Paris et habite aujourd’hui à Aubervilliers
Evoquer ses lieux n’est pas anodin tant la banlieue tient une place essentielle dans sa vie et dans œuvre
Il faut en effet se pencher sur le sens de ce mot pour comprendre la source de son inspiration littéraire et de son engagement
"Ban-lieue" : Au delà de son sens étymologique juridique qui la place sous l’autorité de la ville, la banlieue est souvent caractérisée par son sens d’espace périphérique, et donc de rejet , d’exclusion : ce qui est tenu au "ban" de la ville, ce qui est en marge
Or c’est précisément ce statut de « la marge » auquel s'est toujours intéressé Didier Daeninckx .
Il sera en effet résolument du côté des « losers » ( cf. comme il le revendique dans son ouvrage autobiographique « Une mémoire longue » paru en 2008), il sera du côté des victimes de l’injustice ( qu’elle soit sociale ou historique), des victimes de toute oppression (qu’elle soit nazie, fasciste, colonialiste), des victimes du cynisme des gens du pouvoirs, des gens bien- pensants, représentants de la Loi (comme certaines nouvelles d’ « Eloge des faits divers » le dénoncent ). Il sera du côté des modestes, des marginaux ,des révoltés. Révolte encouragée par l’exemple de ses deux grands pères (l’un déserteur en 1917, l’autre communiste s’opposant à son parti lors du pacte germano-soviétique).
Il tentera également de démasquer ce qui demeure « en marge » de l’Histoire , les non-dits, les tabous.
Son parcours d’écrivain est un parcours atypique. Il fut d’abord imprimeur , animateur culturel et journaliste localier (travaillant pour des communes de Seine st Denis).Il devient écrivain, par hasard, après un licenciement. L’écriture s’avère alors un acte nécessaire, existentiel .Depuis il ne s’arrêtera plus de rédiger, créant une oeuvre prolixe ( au moins 70 ouvrages depuis 1984) et hétéroclite (essais, romans, nouvelles, bd…)
Il est un auteur populaire, connu surtout pour ses romans policiers (« Le der des ders », « Meurtre pour mémoire », " La mort n'oublie personne" « Playbac » , « Nazis dans le métro » ….).
Son choix des romans noirs est un choix déterminé par le rôle qu’a joué la mort très tôt dans sa vie. Et par sa compréhension de l’écriture comme se devant être une « élucidation du réel » (cf.« une mémoire longue »).
L’écriture, comme la lecture, doit être « utile » (interview avec François Maspero).
C’est pourquoi elle se veut avant tout un acte militant, un acte d’engagement voire de résistance.
Son goût de la vérité le transforme souvent en historien (même s’il récuse le recours à une véritable méthode de chercheur ) : parmi ses enquêtes : les mutins de 1917, les conditions de la reddition d de 1945, le journal d’Anne Frank ….
Il est resté également lontemps journaliste sur un site militant « amnistia.net"
Agnès Lion
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