Venue de Philippe Grimbert dans le cadre du "Café littéraire" le lundi 18 mai
Texte de présentation
Philippe Grimbert a été révélé au grand public par son second roman « un secret » , qui lui valut en 2004 le prix Goncourt des lycéens .Ce livre fut ensuite adapté en 2007 au cinéma par Claude Miller servi par une distribution d’une très grande qualité.
L’auteur participa activement à la réalisation de ce film. Cette collaboration devait donner naissance à un nouveau livre : « les secrets d’un secret » composé d’une belle introduction d’Amanda Sthers, de photos du tournage, ponctuées de notes complices de l’écrivain et du réalisateur.
L’implication de Philippe Grimbert dans ce film a souligné un peu plus la part très personnelle qu’il y a investie. Investissement si grand, qu’il dira de son livre « un secret » , dans un entretien accordé au « Magazine Littéraire » en mars 2008 , qu’il est « l’aboutissement d’une démarche analytique ».
Or précisément parler de l’écrivain, c’est parler également du psychanalyste qu’est Philippe Grimbert.
A ce titre, il est l’auteur de plusieurs essais : deux sur la chanson ‘Chantons sous la psy » (2002) et "psychanalyse de la chanson" (1996), l’un sur la passion de Freud pour le cigare et au de là sur l’addiction au tabac » dans « Pas de fumée sans Freud » (1999) et un autre ouvrage, plein d’humour sur nos névroses et sur la jouissance masochiste que l’on peut en tirer, en éludant le travail sur soi « Evitez le divan : petit guide à l’usage de ceux qui tiennent à leurs symptômes » (2001)
L’analyse et l’écriture chez Philippe Grimbert sont intimement nouées : tout d’abord par les thèmes rencontrés( ainsi dans son 1er roman « la petite robe de Paul » (2001) sont évoqués le rôle de l’inconscient dans nos choix, le poids du passé et le nécessaire travail de deuil) , mais ce lien est manifeste surtout par la fonction essentiellement libératrice, pacifiante de l’écriture face aux non-dits, aux blessures anciennes, refoulées, comme ce fut le cas pour « un secret » et on le devine également pour son tout nouveau roman « la mauvaise rencontre ».
(Agnès Lion, documentaliste)
Résumé des principaux points de son intervention
Philippe Grimbert a tout d'abord évoqué son passé d'écolier et d'étudiant.
Elève honorable, puis étudiant en psychologie .L'univers de la médecine qui dans un premier temps l'avait séduit , l'a déçu, lui qui voulait tout de suite pratiquer, être sur le terrain, au contact des malades..
Il évoquera aussi son ambition de créer une grande oeuvre, un roman "totalisant" où se retrouveraient tous les grands thèmes de la vie (il comprendra plus tard que cette ambition était vouée à l'échec) . Il connaîtra à 25 ans la déception d'être refusé par les maisons d'éditions convoitées.
Après avoir suivi les séminaires de Lacan, il entreprendra une psychanalyse puis deviendra à son tour psychanalyste.
A ce titre, il rédigera plusieurs essais :
- Après s'être interrogé sur les raison du succès de certaines chansons, il écrira un essai général et original sur la chanson ("psychanalyse de la chanson)"dont le rôle dans nos vies est si important .
- Puis il rédigera un livre sur son maître Freud et son addiction au cigare (20 par jour !) ("Pas de fumée sans Freud). (Tabac qui séduit précisément parce qu'il est dangereux).
L'écriture de roman viendra d'expériences personnelles.Il s'arrête en effet un jour devant une vitrine qui contient une robe d'enfant et se demande ce qui se passerait s'il l'achetait...
La formule " et si ..." devient féconde et sera à l'origine de son premier roman ("La petite robe de Paul" paru en 2001)
"Un secret" naîtra lui d'une injonction personnelle : "il faut". Il faut raconter, non pas par devoir de mémoire mais par nécessité intime . Il rédigera "un secret" dont l'immense succès le surprendra. Il parlera également de son sentiment d'avoir écrit non pas "son" secret mais une expérience qui pouvait avoir une dimension universelle.
Philippe Grimbert a ensuite évoqué son expérience cinématographique et sa complicité avec Claude Miller, devenu un véritable frère..
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