Nous recevons pour la deuxième fois Philippe Grimbert
La premier fois, ce fut pour nous parler d' « Un secret »
Qui vous a révélé au grand public en 2004
Couronné par les beaux prix du Goncourt des lycéens et par celui des lectrices de "Elle".
Adapté par la suite au cinéma (en 2007) par celui que vous appeliez votre frère, Claude Miller. Adaptation qui a donné naissance à un beau livre "les secrets d'un secret" du photographe Thierry Valletoux sur les coulisses du film, préfacé joliment par Amanda Sthers.
Avant « Un secret » , en 2001, vous aviez écrit un autre roman « la petite robe de Paul »,bouleversant
qui abordait déjà le thème du silence , du non-dit au sein d'un couple, les blessures non cicatricées, le poids du passé.
Puis vous avez écrit d’autres romans, tous emprunts de psychanalyse, de thèmes douloureux comme les névroses , l’autisme , les ravages du doute, « La mauvaise rencontre », (2009) « un garçon singulier », (2011) « Nom de Dieu ! »(2014)
et "Rudik, l’autre Noureev"(2015)
Vous êtes aussi l'auteur d 'essais sur la psychanalyse
Deux sur la chanson ("Psychanalyse de la chanson", en 1996,
"Chantons sous la psy", en 2002) Genre nullement mineur, dont l'importance dans nos vies et même avant notre naissance est déterminant .Comme vous le rappelez dans le livre de Jean-Marc Savoye "Et toujours elle écrivait "en citant Cosma « il y a tj une chanson qui nous ressemble », qui parle de notre vie de "manière brève et efficace"
Vous avez écrit également sur le tabac, autre thème qui vous est cher, dans "Pas de fumée sans Freud"(1999)
Puis un ouvrage plein d’humour sur la jouissance masochiste que l’on peut tirer de nos névroses, en éludant le travail sur soi « Evitez le divan : petit guide à l’usage de ceux qui tiennent à leurs symptômes » (2001).
Votre dernier essai « Freud au quotidien »(2012) est" un essai de psychanalyse appliquée" à des questions de société
Vous parlez de politique, de nouveau de chanson,
de tabac
et de cinéma
Aujourd'hui nous recevons le psychanalyste plus que le romancier
Quoique vouloir séparer l’un de l’autre soit un non sens tant l’écriture se nourrit de l'analyse
Dans « Freud au quotidien » vous citez Marthe Robert "Roman des origines et origines du roman" qui affirme que le contenu du roman moderne est celui de" rendre compte du roman familial de l’enfance".
Entremêlement dont vous parlez très bien également dans un numéro du Magazine littéraire de 2008 .Dans cet article vous établissez une distinction entre" réalité et vérité"(distinction reprise dans votre roman sur Noureev p.41)
Ma première question portera sur cette nécessité de passer par la fiction pour dire l'intime, la vérité qui n'est bien sûr pas synonyme d'exactitude .