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Le 31 mars , venue de Claude Pujade-Renaud dans le cadre du "café littéraire"
Le parcours de Claude Pujade –Renaud est un parcours atypique.
- Elle fut aussi danseuse professionnelle et chorégraphe.
- Elle eut une expérience universitaire, comme professeur de sciences de l’éducation, à la faculté de Vincennes .Elle y fit, vers la quarantaine, une rencontre décisive : celle de l’écrivain Daniel Zimmermann (à qui toute son œuvre est dédiée et réciproquement) qui l’a engagée dans la voie de l’écriture.
A ce parcours original et riche, correspond une œuvre féconde et éclectique, dont l’essentiel est paru chez une maison d’édition « Actes sud », réputée et exigeante, située à Arles.
Eclectique car elle aborde, à l’exception certes notable du théâtre, les principaux genres littéraires :
- La nouvelle (« vous êtes toute seule », « la chatière », « Au lecteur précoce »…) qui l’a fait connaître et pour laquelle elle a fondé avec son compagnon Daniel Zimmermann, une revue aujourd’hui disparue « Nouvelles nouvelles ».
- Le roman comme « Belle mère » qui lui a valu le prix Goncourt des lycéens en 1994.
Elle a écrit des romans intimistes comme « Le sas de l’absence », historiques (bien qu’elle n’accepte pas cette qualification) avec « La nuit, la neige » (qui se déroule au 18e siècle espagnol, sous le règne de Philippe V ) et « le désert de la grâce » ( qui évoque le jansénisme et Port Royal).
Des romans sur l’antiquité qui lui est chère (« Platon était malade », « le jardin forteresse »).
Des romans sur sa première passion, la danse, avec « la danse océane, « Martha (ou le mensonge du mouvement »)
Des romans pour la jeunesse avec son compagnon Daniel Zimmermann
- Elle a abordé le genre poétique, à travers 2 recueils (« Celles qui savaient » et « instants incertitudes »…).
- Elle a publié sa correspondance avec Daniel Zimmermann sous le titre « Duel »
5. Et enfin elle a rédigé des essais pédagogiques
Son œuvre, dans une langue très poétique et parfois crue également, est consacrée essentiellement aux femmes.
Elles sont confrontées, dans ses romans historiques, au pouvoir politique et religieux.
Dans ses nouvelles, elles doivent faire au quotidien, à la solitude, à la difficulté d’exister en couple, à l’angoisse de la maternité.
Le thème du corps est également très présent dans l’œuvre de Claude Pujade-renaud : le corps qui souffre dans la maladie, la vieillesse ; le corps qui exulte dans la danse et dans la sexualité.
Le corps, passerelle entre l’humain et l’animal.
On peut enfin finir cette courte présentation en soulignant le goût de Claude Pujade-renaud , comme elle le dit elle-même dans « Belle mère »p.150, pour « les mots eux-mêmes », sa fascination pour « l’ambivalence » du langage (dans sa postface de « Platon était malade ») , son émerveillement « pour la vertu magique du verbe » qu’elle partage avec les philosophes grecs et qui se manifeste par son attention aux jeux de mots,à leurs résonances particulières. Le langage,essentiel («comment éprouver ce que l’on ne peut nommer » ? (« Au lecteur précoce »), toujours proche de la chair, créateur de sensation.
Compte rendu des échanges entre les élèves, les professeurs et Claude Pujade-Renaud
- Les élèves ont interrogé l’auteur sur la mort mystérieuse d’Armand dans « Belle mère ».
- Une élève s’est émue de la fin trop brutale de ce livre (le suicide d’Eudoxie et de Lucien).
- Une élève de 1er L a questionné l’auteur sur sa vision du jansénisme dans le « Désert de la grâce ».
Une réflexion sur le rapport du monde des religieuses et des danseuses s’est engagée.
- Son parcours a été également interrogé : pourquoi a –t-elle craint d’écrire du théâtre, comment est-elle passée de la philosophie à la danse et à l’écriture ? A-t-elle toujours écrit ?
- Claude Pujade-renaud est revenue sur l’écriture de « Belle mère » et sur son interruption d’une année de ce roman,
- sur le caractère laborieux de la rédaction,
- sur le processus de création (rencontre hasardeuse , comme la lecture d’une phrase de St Simon, qui devient source d’inspiration pour « la nuit, la neige » )
- Un professeur de lettres s’est interrogée sur la possibilité ou pas d’une écriture féminine
- Un autre s’est enquis de ses lectures, ses influences et de la présence encore forte de Daniel Zimmermann
- Une question a été posée la structure narrative des ses romans (présence de plusieurs voix, plusieurs narrateurs)
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